Le Patrimoine matériel et culturel de Mardié
Cette page présente quelques éléments du patrimoine de la commune de Mardié :
- l'église romane Saint-Martin
- le pressoir du 18e siècle
- le pigeonnier de Latingy (16e)
- le canal et l'écluse de Pont-aux-Moines
- le viaduc de chemin de fer (1872-73)
L’église Saint-Martin de Mardié
L’église de Mardié, placée sous le patronyme de Saint-Martin, se remarque surtout, et de fort loin, par son clocher roman très élancé (35 mètres de hauteur totale). Bien que typique du Val de Loire, il est d’une élégance très particulière et est inscrit depuis 1926 à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques.
L’ensemble de l’édifice, assez vaste, présente néanmoins bien d’autres centres d’intérêt et est d’ailleurs inscrit dans son ensemble depuis 2006. L’église date, pour l'essentiel, de la période romane (11e et 12e siècles) mais a été plusieurs fois modifiée et remaniée : il suffit d’en faire le tour extérieur pour se rendre compte de son hétérogénéité, notamment sur les façades sud (en face de l’école) et est. Elle a été l’objet d’une vaste campagne de restauration : le clocher en 2014, les façades en 2017, l’intérieur en 2021-2022.
À l’intérieur, la première nef, très simple, est la partie la plus ancienne de l’édifice (2e moitié du 11e probablement). Le dallage de pierre est remarquable, la voûte en bois, dans son état actuel, est assez récente. Ce que l’on appelle un « passage berrichon » la sépare du chœur : un arc monumental flanqué des deux arcs plus petits sur les côtés.
Le chœur a été construit, au moins en partie, en même temps que le clocher (12e). Les voûtes en croisée d’ogive du vaisseau central sont magnifiques et les travaux ont permis de révéler les vestiges des décors peints d’origine. Elles s’appuient sur de très curieux chapiteaux en « cul-de-lampe » (noyés dans le mur) décorés d’étonnantes têtes humaines ou animales qui constituent une des originalités de l’église. Les collatéraux sont couverts par de fausses voûtes en plâtre, ajoutées au 19e en imitation du style « gothique ».
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Une chapelle, côté sud, s’ouvre par un bel arc ondulé et mouluré, du 15e probablement. De tels arcs, inachevés, se retrouvent dans les pièces qui servent de sacristie et, de l’extérieur, on voit bien que cette campagne d’agrandissement n’a jamais été menée à terme. D’autres modifications sont intervenues, notamment au 19e (tribune, décors en plâtre…) ou au 20e (dépouillement après Vatican II).
L’église possède en outre de remarquables statues du 16e et du 18e, de beaux vitraux du 19e.
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Pour en savoir plus ou pour vous guider dans une visite, téléchargez la plaquette imprimable recto verso ou à disposition du public dans l’église.
Le pressoir de la Maison d'Irène
La commune de Mardié possède, dans un bâtiment aujourd’hui communal, un étonnant et monumental pressoir du 18e siècle. C’est l’unique survivant, dans cette portion du Val de Loire orléanais, des pressoirs à roue et vis en bois qui étaient pourtant fort nombreux avant d’être remplacés par les pressoirs à vis métallique.
Installé dans une ancienne maison vigneronne (la “Maison d’Irène”), en plein bourg à deux pas de l’église, il est le témoin de la viticulture qui a connu son apogée dans le Val orléanais entre 1750 et 1850 environ. Récemment restauré (été 2013), on peut le voir aux horaires d’ouverture de la bibliothèque (dans la maison mitoyenne), à l’occasion des expositions organisées dans la grange qui l’abrite, ou sur réservation pour des groupes (s’adresser à l’accueil de la mairie).
Consultez et téléchargez la plaquette de présentation du pressoir et de son fonctionnement (imprimable recto-verso ou à disposition dans la salle du pressoir).
Le pigeonnier de Latingy
Dans la cour de l'ancienne ferme du château de Latingy (la "Basse-cour"), un magnifique pigeonnierdu 16e siècle (succédant à un édifice plus ancien), a été restauré. Il se visite exclusivement sur demande.
Téléchargez la plaquette de présentation du colombier de Latingy
Le canal et l'écluse de Pont aux Moines
Le canal d'Orléans a été construit dans le dernier tiers du 17e siècle (de 1676 à 1692). Si le premier constructeur est un certain Robert MAHIEU, négociant parisien en bois et charbon de bois, le véritable initiateur (et bénéficiaire) en est Philippe, frère cadet de Louis XIV et duc d'Orléans. Le canal lui permettait de tirer de substantiels bénéfices de l'exploitation de la forêt et, surtout, du commerce entre la Loire et la Seine. Pour en savoir plus, sur le canal d'Orléans, consulter l'article "Canal d'Orléans" de Wikipédia, très complet et de grande qualité.
L'écluse de Pont-aux-Moines était, historiquement, la première depuis celle de Combleux qui fait la jonction avec la Loire. C'est juste en aval de l'écluse qu'était installée l'administration et la justice du canal pour le versant Loire, dans les locaux de l'ancien prieuré.
Le quai , rive droite en aval de l'écluse, où était perçu le péage des navires pour le versant Loire du Canal
Le port de Pont-aux-Moines, en amont de l'écluse, a été construit au milieu du 18e siècle et a connu une intense activité jusqu'au déclassement du canal en 1954 (vin et vinaigre notamment, matériaux de construction, etc…)
Le bief (d'une longueur de 4660 m jusqu'à Donnery) dispose de deux aires de retournement permettant d'envisager un retournement aisé pour la plupart des bateaux de plaisance. Elles sont situées en amont de l'écluse de Pont-aux-Moines pour l'une et au lieu-dit « la Perrière » pour l'autre.
Le viaduc de Pont-aux-Moines
Construit en 1872-1873, le viaduc de Pont-aux-Moines est vite devenu emblématique de la commune de Mardié.
L’ouvrage de Pont-aux-Moines est un des plus importants de la ligne Orléans-Gien, il permet de franchir la vallée du Cens où s’écoule, notamment, le canal d’Orléans. La largeur de la vallée et sa relative profondeur (une douzaine de mètres) ont imposé la construction d'un viaduc assez long, prolongé par d’importants talus pour éviter les pentes que n’acceptent pas les locomotives de l’époque.
Long de 230,75 m, le viaduc est constitué de deux parties bien distinctes : un pont métallique d’une portée de 50 m qui surplombe le canal d’une douzaine de mètres et un ensemble maçonné de 8 arches qui enjambe la rivière et la vallée.
La partie maçonnée est constituée de 8 arches en pierre de taille de granit. Les 7 premières ont une hauteur de 10,5 m pour une ouverture de 16 m. La dernière, qui enjambe la route de Donnery, n’a qu’une largeur de 8 m.
Spectaculaire et assez hardie pour l’époque (la plupart des grands viaducs métalliques sont postérieurs), le pont sur le canal est une arche en arc surbaissé, d’une portée de 50 m pour une flèche de 5 m, construit en tôles et poutrelles de fer rivetées. La structure a été réalisée par l’entreprise César Jolly et Delafoy, constructeurs à Argenteuil (Seine).
Le viaduc métallique a été détruit en juin 1940 pour tenter de ralentir l'invasion allemande. Il a été réparé en 1941. Il a été entièrement repeint en 2010. Assez spectaculaire, il constitue toujours un élément majeur du paysage de Pont-aux-Moines, au dessus du bassin de l'écluse et de l'ancien port.