Médaille de la ville de Mardié

Brève histoire de Mardié

Histoire de Mardié en (très) bref

Historiquement, l’occupation humaine à Mardié s’est organisée autour de deux activités ou fonctions principales, l’agriculture et singulièrement la viticulture d’une part, la communication ou les transports d’autre part avec la voie romaine et le pont sur le Cens. À cela se sont rajoutées, dès le Moyen-Âge, des fonctions religieuses et politiques avec la paroisse et les pouvoirs féodaux puis républicains et, depuis la 2de moitié du 20e siècle, une fonction résidentielle aujourd’hui dominante.
La médaille de la ville illustre les trois premières fonctions avec le cep de vigne, le clocher et le viaduc. Nous proposons ci-dessous un bref aperçu de l’histoire de Mardié.
 

Préhistoire et Antiquité

En bordure de la vallée de la Loire, le site de Mardié est très favorable à l’installation humaine. De fait, de nombreux vestiges préhistoriques (paléolithiques ou néolithiques) y ont été découverts, ainsi que celtiques. A l’époque gallo-romaine, l’importante voie romaine d’Orléans à Autun dessert le territoire et marquera l’histoire de la commune jusqu’à nos jours. Il y a au moins un, peut-être plusieurs établissements agricoles (villae).

Four tuilier 5103

Vestige d'un four de tuilier gallo-romain près de Latingy (2e ou 3e siècle),
signe probable d’un important établissement rural dans les environs immédiats.

Du Moyen-Âge à la Révolution

Le village actuel se fixe au début du Moyen-Âge avec le Bourg autour de l’église, Pont-aux-Moines (et son prieuré) le long de l’antique voie et plusieurs hameaux dont celui, très important, des Breteaux, à « une lieue » (4 km) au nord-ouest du bourg. La paroisse dépend du Chapitre (assemblée des chanoines) de la cathédrale Sainte-Croix d’Orléans qui est seigneur à la fois spirituel et temporel de Mardié jusqu’à la Révolution.

La culture de la vigne s’implante dès l’époque médiévale et dominera la vie agricole jusqu’au début du 20e siècle. Le percement du canal d’Orléans, à la fin du 17e, favorise l’insertion de Mardié dans les circuits économiques du royaume, d’autant plus qu’un relais poste est créé à Pont-aux-Moines au 18e. 

plan Mardié vers 1750

Mardié vers 1750. La vigne domine autour du Bourg, sur les coteaux, dans la plaine ;
les plateaux sont le domaine des terres arables, des landes et des bois ;
le Cens et le canal sont bordés de prairies favorables à un petit élevage domestique.
(Cliché Archives départementales du Loiret)

Époque contemporaine

Le 19e siècle marque l’apogée de la viticulture et des activités annexes (tonnellerie, négoce du vin et du vinaigre) puis son déclin après 1860 (concurrence des vins du Midi, maladies de la vigne, dont le phylloxera après 1880). Malgré les remarquables efforts de modernisation et de diversification (cultures légumières, asperges notamment), les agriculteurs sont à la peine. La population passe ainsi d’un maximum de 900 habitants en 1886 à 660 en 1936 – la Grande Guerre est aussi passée par là (46 victimes, fort déficit des naissances).

Le dernier moulin à vent, Mardié, vers 1905

Le dernier moulin, vers 1905. C’est déjà le début du déclin du monde rural traditionnel :
les vignes sont encore bien là mais le moulin ne fonctionne plus et est présenté
comme un vestige pittoresque…

 

Sur le plan politique, l’influence des notables catholiques et monarchistes, châtelains et gros propriétaires, diminue progressivement au profit des idées républicaines majoritaires dès les débuts de la IIIe République chez les petits cultivateurs-vignerons. Pendant la seconde guerre, Mardié est en zone occupée et subit plusieurs dommages (destruction du viaduc et du pont sur le canal). Plusieurs Mardésiens participent à la résistance (il y a même un maquis aux Breteaux).

Au lendemain de la guerre, les agriculteurs tentent une nouvelle fois de s’adapter et de se moderniser tandis que la vigne disparaît quasiment. Mais les premiers pavillons apparaissent dès les années 1960, puis des lotissements à la fin des années 1970. La commune devient ainsi essentiellement résidentielle et les nouveaux arrivants supplantent progressivement les anciennes familles – ce qui n’empêche pas le maintien d’un esprit village et d’un aspect rural assez marqué. La population compte aujourd’hui un peu moins de 3000 habitants.

Bourg de Mardié, vue aérienne (mai 2021)

Vue aérienne, printemps 2021. La multiplication des pavillons et des lotissements,
le repli de l’agriculture n’effacent pas le caractère rural et villageois de la commune.